Extraits du journal de bord du capitaine Ermengard Estrelaint
Commandant la Navigatrice


12e Soleil de la 3e Lune Ombrale

Notre navire accueille un passager clandestin, un kobold, récupéré sans doute lors de notre escale en Noscea Occidentale. Dénommé Be Bou, il a semble-t-il passé plusieurs jours dans la cale sans être détecté. Un busard de grande taille s’est également infiltré dans le navire. Tous les deux ont mis la cambuse à sac et ont dangereusement fait baisser nos réserves en nourriture.
Nous avons pu éliminer le busard. Le docteur Caerhwyzsyn a pris le kobold sous son aile. Le mess a subi quelques avaries qui seront toutefois réparées sans difficultés.
Nous arriverons en vue de l’île de Mazlaya dans quatre soleils. Une halte y sera faite afin de nous ravitailler.


19e Soleil de la 3e Lune Ombrale

Je me suis rendu hier à Mazlaya en compagnie de Mme Niunaglwyn, Mlle N’hagi, Mlle Lander et du docteur Caerhwyzsyn. Notre halte s’est révélée plus longue que prévue.
À peine débarqués sur l’île, nous nous sommes retrouvés en butte à l’hostilité inhabituelle des habitants du port. Le responsable local nous a expliqué qu’une curieuse maladie sévissait dans la région, tuant lentement les locaux après leur avoir progressivement fait perdre conscience. Sa fille semblait touchée du même mal. En discutant avec lui, nous avons appris que des individus s’étaient présentés sur l’île quelques temps auparavant. Ils auraient installé une “machine” au cœur de l’île, avant de brusquement reprendre la mer sans explication. La maladie se serait ensuite déclarée.

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Suivant les indications du chef de port, nous nous sommes rendus sur le lieu où la machine a été construite. Le docteur Caerhwyzsyn, quant à lui, est resté en ville pour tenter de comprendre les causes de la maladie. À plusieurs reprises, durant notre trajet jusqu’au site, de violentes bourrasques de vent nous ont surpris, projetant du sable vers nous. Nous n’y avons au début pas prêté attention. Toutefois, arrivés sur les lieux où la “machine” se trouvait (une sorte de foreuse, encore en activité), nous nous sommes retrouvés en présence d’un esprit de vent et de sable furieux d’avoir été dérangé, qui projeta du sable vers nous pour nous attaquer.

Nos premières attaques se sont révélées inefficaces. Fort heureusement, Mlle N’hagi a eu l’idée de tenter de l’incendier à l’aide d’une grenade, cristallisant le sable qui composait la créature et la figeant comme du verre. Dès lors, il a été aisé de s’en débarrasser – les actions conjuguées du feu, de Mme Niunaglwyn, avec les tirs de Mlle N’hagi et mon sabre ont permis de la vaincre rapidement. Mlle N’hagi a été blessée au bras durant le combat, mais le docteur Caerhwyzsyn parviendra, quelques instants plus tard, à notre retour, à la soigner sans peine. Nous n’avons pu poursuivre nos investigations sur place en raison de cette blessure, cependant.

L’état de Mme Niunaglwyn s’est dégradé au cours de notre retour au village. Maux de tête, vertiges : les premiers symptômes de la maladie survenant au port commençaient à apparaître. Nous avons alors compris – et le docteur bien avant nous – que le sable que projetait la créature était responsable de la maladie qui assaillait le village. Les yeux de Mme Niunaglwyn en étaient plein, comme ceux de la fille du chef de port. Le docteur Caerhwyzsyn s’est donc attelé à les nettoyer, et l’état de ses patientes s’est amélioré. Bien que nous ayons pu aider les habitants du village, la foreuse reste un mystère que nous avons dû laisser derrière nous, notre mission principale nous rappelant à bord de la Navigatrice.
Revenant à bord avec les vivres que nous avions enfin pu acheter à terre, nous avons été informés par M. Guhtfarr, officier de quart, qu’un groupe de Sahuagins avait fait irruption sur le navire durant notre absence. Ils ont attaqué la Grande Espérance dans l’infirmerie et l’ont laissée grièvement blessée. Le docteur Coldren et le docteur Caerhwyzsyn tentent actuellement tout ce qui est en leur pouvoir pour la sauver.

Restent des questions en suspens, auxquelles je ne trouve aucune réponse. Pourquoi des Sahuagins iraient-ils tuer une de leurs, alors même que les femelles de leur race sont sacrées ? D’après leur description, il s’agirait de Lances pourpres, une tribu séditieuse vivant sur l’archipel de la Perle, au nord-est. Comment ont-il su que la Grande Espérance se trouvait à bord de notre navire ? Comment ont-ils pu savoir que nous faisions halte à Mazlaya pour nous ravitailler ? A-t-elle été trahie, depuis le premier jour, par l’un des siens en Noscéa ? Nos conversations par linkperle ont-elles été écoutées ? Un membre d’équipage aurait-il prévenu les Sahuagins – cette idée me semble hautement improbable, mais le doute demeure. Qui aurait un avantage à ce que la Grande Espérance ne parvienne pas à Gyr Abania ? Est-ce la raison de cette attaque, ou est-ce un fait interne à la communauté sahuagin ?

Ma seule satisfaction, bien mince à l’heure actuelle, est qu’aucun matelot n’a été blessé durant l’attaque, qui fut très rapide. La Navigatrice a repris sa route vers Gyr Abania, que nous atteindrons dans dix jours. Je prie la Dame pour que nos médecins de bord parviennent à sauver notre invitée.


Trame : « La Grande Espérance », par Alyrae (Ermengard)
Aventures annexes :
« Clandestins », par Ve Rose (Jaël)
« Sous le soleil de Mazlaya », par Alyrae

Crédit image : Hugo Fredoueil

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