Rôle à bord : Mousse, protectrice
Age : 27 ans
Origine : Forêt de Sombrelinceul
Archétype : Prêtresse, templière

Née de l’union d’un père ishgardais et d’une mère sombrelinçoise ayant tous deux perdu la vie bien trop tôt, Mélondine n’était encore qu’une enfant lorsqu’elle se retrouva orpheline. Esseulée au milieu de la grande Ishgard, c’est le clergé qui lui ouvrit les bras et la petite fille fût intégrée très jeune au scolasticat. Un quotidien jalonné d’études, de prière et de cérémonies dévolues à la Conquérante s’est alors naturellement imposé à elle. A mesure que les années passèrent, la religion prit de plus en plus d’importance dans sa vie. Halone, bien que dépeinte comme une déesse hargneuse et glaciale, devint pour elle une figure de réconfort. C’est ainsi que les moments de prières devinrent pour l’orpheline l’exutoire de ses doutes, de ses larmes, de ses colères mais aussi le terreau fertile qui combla le trou béant de son cœur laissé par l’absence d’une véritable famille. Elle vit alors dans l’Église à la fois son foyer et son guide.

Inspirée par le courage et la bonté de l’une des plus célèbres icônes de l’Église Orthodoxe, Sainte-Reinette fût le phare qui éclaira son chemin pour devenir prêtresse. Devenue guide spirituel au sein des Frères Templiers, ses tâches principales étaient de chasser les doutes dans l’esprit des sceptiques et bénir ses alliés avant une bataille. De façon moins officielle, et pour le peu temps libre qui lui restait, elle veillait à ce que les nouveaux venus intégrants l’Église ne soient pas trop malmenés, déjà bien consciente à cette époque que ses représentants n’étaient pas eux même étranger aux péchés.

Lorsque le vent de la honte ébranla le Saint-Siège, elle fût prise d’un doute profond, comme nombre de ses frères. Pour la première fois de sa vie, elle remit en cause jusqu’à son propre rôle au sein de la cité. Tous les textes qu’elle avait passé sa vie à étudier et dont elle rependait les vertus autour d’elle s’étaient révélés être parsemés de mensonges. Le peuple lui-même s’était mis à bousculer les membres de l’église, qu’il tenait pour responsable de cette supercherie. Entre le marteau et l’enclume, la jeune prêtresse n’avait pas seulement été trahie par ses pairs, mais aussi par le reste de sa patrie qui réclamait violemment justice dans les rues. Au fond d’elle, elle en vint même à en vouloir à la Conquérante d’avoir laissé son peuple tout entier dans une pareille cécité si longtemps. Un puissant sentiment d’abandon l’avait alors envahie… les piliers de sa vie venaient de se fissurer.

Après plusieurs nuits de silence et de réflexion sur son avenir ainsi que sur le bienfondé de ses devoirs, la jeune prêtresse prit une décision. Sa dette envers l’Église et la Sainte-Cité demeurait inchangée. Ces exactions avaient déjà causés tant de dégâts, il était impensable pour elle qu’elles parviennent en plus à briser sa foi et surtout sa volonté à servir sa cité qui l’avait adopté. Elle renia en revanche -et avec une sévère rancune- tous les textes écrits par les membres du Saint-Siège, y compris l’Enchiridion. A présent, elle suivrait ses propres desseins, murmurés par son seul instinct cette fois. Au bord de devenir aussi glacial que la forteresse d’Halone, son cœur s’alluma soudainement d’un ardent besoin de justice qui la fit se tourner vers Azeyma, la Gardienne. Bien que ses nouvelles et intimes convictions brûlaient en elle comme mille brasiers, Mélondine s’était interdit de les partager avec ses frères, pour ne pas risquer de briser le peu d’unité qui demeurait encore parmi eux.

Loin de totalement abandonner son rôle de prêtresse, les psaumes et les dévots fidèles, elle avait fait le choix de servir son Église et sa patrie de manière moins passive. Elle qui était habituée aux cérémonies, aux confessions et aux œuvres de charités, se tourna vers l’Ordre des Templiers pour suivre la voie de l’épée, qu’elle échangea contre sa soutane. Il aura fallu plusieurs années à l’Elézenne pour apprendre à se servir correctement d’une lame et à porter une armure sans faillir, mais s’étant juré que plus rien ne pourrait érafler sa volonté, elle tenu bon jusqu’au bout. Sous la coupe du Seigneur de Borel, elle avait rejoint les rangs de ceux qui avaient levé le voile sur cette immonde trahison. Elle était devenue une templière à part entière, bien qu’elle allait devoir se confronter au monde extérieur pour acquérir l’expérience qui lui manquait, la cité s’étant libérée de la guerre depuis quelques années maintenant.

Une épée pour punir l’injustice, un écu pour défendre la vertu et un manuscrit pour élever son esprit, voilà les armes dont elle disposait pour accomplir sa nouvelle mission.